Consultation à thème
Lundi, c’était journée de la quéquette (avec une accroche pareille, je vais mettre Google en folie!).
Quéquette n°1: un jeune homme de 15 ans qui vient me montrer son organe, parce qu’il est « enflé ». Il avait déjà consulté pour ça il y a 6 mois, je retrouve un examen comparable à la dernière fois, avec un prépuce modérément oedémateux. Il n’a pas encore de rapport mais se masturbe plusieurs fois par jour, jusqu’au surmenage, responsable de l’état actuel des choses. Il est un peu gêné de me parler de ça mais sans plus.
Un peu de mesure et une pommade apaisante devraient en venir à bout (si je puis me permettre).
Quéquette n°2 : un homme de 38 ans qui vient pour son renouvellement de traitement. Il est hypertendu et je le suis pour un sevrage alcoolique qui se passe assez bien, avec seulement de l’AOTAL. Il fume également 30 cigarettes par jour et envisage d’arrêter car sa femme n’est pas au courant (ou plutôt n’a pas envie de l’être). En toute fin de consultation, il se décide à me parler de ses troubles d’érection qui durent depuis 2 ans, malgré une vie de couple équilibrée et une libido au rendez vous selon lui.
Je le fais retourner sur la table d’examen, on regarde tout ça, je l’encourage à se passer de la cigarette, et je lui donne un échantillon de Cialis à tester surtout pour lui redonner confiance.
Quéquette n°3 : dans une maison de retraite, un homme de 85 ans arrivé depuis peu a été retrouvé régulièrement par l’équipe avec la main dans la culotte des pensionnaires féminines, dont certaines avec enthousiasme et d’autres beaucoup moins. Lors de la toilette le matin, il demande aux aides soignantes de s’occuper de « Bibiche » (c’est comme ça qu’il l’appelle), parce qu’il préfère quand c’est quelqu’un d’autre qui la lave.
Quand je lui fais état de ces comportements, il nie farouchement, arguant que les femmes sont menteuses et jalouses, que cela relève de la calomnie. Je n’ai pas eu besoin de faire connaissance personnellement avec Bibiche pour lui donner un peu d’Androcur pour refroidir ses ardeurs.
Quéquette n°4 : un homme de 65 ans consulte en soirée au cabinet. Il est suivi par un autre médecin mais ne pouvait évoquer son problème avec lui. Il est veuf et vit en couple avec une nouvelle compagne mais qui est frigide et refuse les rapports sexuels. Il a pourtant des besoins réguliers, me dit-il, qu’il satisfait par la masturbation, mais avec beaucoup de culpabilité, il est catholique pratiquant, et considère cela comme un péché. La dernière fois que ça lui est arrivé, il me dit s’être mis un doigt dans l’anus en plus, et ressent des douleurs incessantes depuis. Il est très angoissé, se demande s’il n’a pas un cancer.
Je l’ai examiné du côté pile, je l’ai rassuré tout en gardant mes convictions profondes sur l’usage de lubrifiant et la punition divine des sodomites par le cancer anal.
Quand la semaine commence comme ça, je me dis que je ne vais pas en voir le b… Ok, je sors!
j’adore! les histoires de « quequettes » LOL
Tout ça en une journée???
Et y’en a souvent des journées à thème comme ça? Leucorrhées, mauvaise haleine…
Au fait, merci pour « l’infirmier lucide »!
C’est le printemps, les quequettes bourgeonnent !!
la petite biiiiiiiiiiche ce sera toi, si tu veuuuuuuuuuuuuuux…..
Dernière publication sur Dame Raoul : Résurrection
Concernant le vieillard paillard:
Il est au courant de sa castration chimique ou c’est fait mine de rien?
(suite du msg précédant, erreur de balise)
Papy paillard a une démence frontale, ceci expliquant cela; je lui ai dit que je changeais son traitement, mais je pense que 15 minutes plus tard, il ne s’en souvenait plus (comme des reproches que je lui avais fait d’ailleurs).
Et ça me semblait plus judicieux que de le mettre sous neuroleptiques pour qu’il se casse le col du fémur en tombant dans 1 mois.
Merci pour cette bonne rigolade et pour l’idée de l’Androcur, je m’en souviendrai
J’adore aussi le « petit scarabée »!
ah j’ai bien ri!!! la chanson du branleur (piste 15 de parades prénuptiales) des blaireaux aurait été parfaite comme accompagnement quoique le zizi de pierre perret aussi…
La miss
Je suis restée absente trop longtemps!!
Il en faut d’autres des histoires comme ça, sinon, je ne reviens plus!
Et toc!
Excellent (et je m’y connais).
En tout cas, à la première lecture… Je suis comme tout le monde, je lis au premier degré, et puis je relis…
A la deuxième lecture, je me pose quelques questions…
L’homme n°1, une fois examiné, est-ce que tu lui a demandé ce qui l’inquiétait, lui, exactement ? Bref, l’as tu fait parler ?
L’homme n°2, est-ce que tu as pensé à lui dire que s’il a déjà des lésions coronariennes le Cialis risque de lui donner des douleurs d’angine de poitrine ? Et que son alcoolisme aussi peut etre la cause de sa débandade ? Il serait juste qu’il le sache, je pense…
L’homme n°3 : s’il a un syndrome type Alzheimer, est-ce que le « traitement » n’est pas plutôt de parler de ça collectivement avec l’équipe soignante, plutôt que de le mettre d’emblée sous Androcure (qui a aussi des effets secondaires sur le cerveau…)
L’homme n°4 : est-ce que tu lui as proposé d’aller voir un(e) thérapeute avec sa compagne ?
Parce que c’est pas le tout d’endosser un titre, Docteur Sachs, faut aussi l’assumer…
MW
Ouah quel honneur, le père du dr Sachs himself, ça vaut le coup que j’argumente, si ma mémoire est bonne.
Patient n°1 : 15 ans, pas très fier de me montrer son kiki, de parler de tout ça, je crois qu’il n’avait pas encore eu de rapport, donc pas d’IST. Je pense qu’il avait peur que ça ne marche plus, mais j’avoue qu’il ne me l’a pas dit aussi clairement.
Patient n°2 : évidemment, l’alcool devait faire partie des facteurs à éliminer autant que la cigarette. On y travaille toujours d’ailleurs… A cause de son métier, il avait eu une épreuve d’effort 10 mois plus tôt, d’où la prescription de Cialis, qu’il n’a jamais renouvelé d’ailleurs.
Patient n°3 : c’est sur une demande de l’équipe que je suis intervenu à la rescousse des mamies de la maison de retraite. A posteriori, il a quand même chuté et fracturé son col du fémur, et depuis, il reste assis, d’où l’arrêt de l’androcur.
Patient n°4 : sa confession semblait si difficile à faire, je ne sais pas s’il aurait été capable d’en parler à sa compagne ou à un thérapeute, vu que son médecin traitant devait tout en ignorer. Je ne l’ai jamais revu.
Quant à assumer la filiation du Dr Sachs, si tu as lu mon dernier article, tu auras compris que j’en cherche un nouveau titre, l’arrière petit cousin par alliance du Dr Sachs, à l’extrême limite…
Merci de l’intérêt porté à cela malgré tout