21 janvier 2010 26 Commentaires

Déconfiture

Je ne suis pas le fils du Dr Sachs.

Ni son neveu, ni même un lointain cousin.

 Je me suis plu à y croire, à cette médecine de campagne, de proximité, de service. Je l’ai défendue devant mes copains qui s’installaient tous en ville pour avoir 2h de pause entre midi et 2 et partir à 17h le soir où il fallait récupérer les mômes à la crèche.

Moi, je n’ai pas de môme, mais j’en ai marre de finir à 21h.

D’être obligé d’attendre mon jour de repos pour faire des courses, parce que je ne trouve pas le temps de m’arrêter 5 minutes pour les faire en semaine même si je n’ai plus rien dans le frigo.

De manger à 23h30 les soirs où j’ai des réunions à l’hôpital parce que je n’ai pas eu le temps de finir les consultations suffisamment tôt pour m’enfiler un sandwich avec un lance-pierre.

De ne pas avoir trouvé le temps d’ouvrir le blister de la revue du praticien depuis septembre.

Et surtout de ne pas savoir comment faire pour éviter que ça ne continue, voire que ça n’empire.

Je sais que tant de gens n’ont pas de boulot, n’ont pas les revenus que j’ai. Je me rends bien compte que je passe pour un Caliméro auprès des gens de mon entourage, à force de me plaindre du rythme que certains de mes confrères semblent trouver normal.

Je ne sais pas comment ils font.

Je recommence à répondre au téléphone comme un chien. Je sais que je ne suis plus attentif après une certaine heure pour les gens que j’écoute ou que j’examine, jusqu’au jour où je laisserai passer quelque chose de grave.

Mes patients ne sont pas là pour me plaindre. Je me rends bien compte que lorsque je justifie mon retard qui s’accumule par le boulot qui me dépasse, ça ne les intéresse pas, ils veulent juste leur quart d’heure d’attention à eux, ce qui est bien légitime, et tant pis si c’est vingt minutes, maintenant que c’est leur tour, les autres n’ont qu’à poiroter un peu plus dans la salle d’attente.

Le Dr Sachs n’est qu’un fantasme dont je ne serai jamais à la hauteur.

Je suis en train d’en faire le deuil.

Et j’espère que ça ira mieux après.

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26 Réponses à “Déconfiture”

  1. azoline 22 janvier 2010 à 0:35 #

    aller aller, on se reprend. le dr sachs a surement eu des moments difficiles aussi. vous aller trouver comment faire pour faire mieux!!!
    courage

  2. Gini 22 janvier 2010 à 19:21 #

    Le burn out?
    Moi aussi jeune installée à la campagne et très heureuse de l’être.
    Mais j’ai la chance de travailler en groupe… mes collègues, plus expérimentés, sont là pour me rappeler à l’ordre que je travaille trop…
    Et j’ai appris à dire non…
    Il ne faut pas oublier aussi de prendre des vacances!
    Plein de courage.

  3. doc Holiday 23 janvier 2010 à 9:18 #

    Le téléphone est effectivement une source de crispation de tous les instants; un télésecrétariat peut transfomer un quotidien, nous faisant quitter le bagne, et permettant de consacrer pleinement quinze minutes au consultant sans interruption totalement hors sujet…
    Quant à l’heure de fin de la consultation, les patients comprennent mieux lorsque c’est la secrétaire qui l’annonce. C’est neutre.

    Bon courage
    un (vieil) installé à la campagne

  4. Hérisson 23 janvier 2010 à 10:04 #

    Courage, digne fils du Dr Sachs! Et effectivement, le burn out ne semble pas loin… je suis mal placée pour te dire de te ménager car j’ai aussi tendance à me laisser bouffer par mon boulot, mais essaie de diminuer petit à petit la cadence : c’est possible si j’en crois mon prat’ qui est en milieu rural et garde pourtant une activité correcte. Etre sur rendez-vous si ce n’est déjà fait. Garder un créneau « urgence » dans la journée qui permet de tamponner le retard, voir effectivement une urgence, et parfois souffler un peu. Télésecrétariat comme le dit Doc Holiday. Il y a quand même un juste milieu entre les horaires relâchés en ville et l’esclavage à la campagne. Moi aussi je voudrais être en milieu rural… et je ne voudrais pas y laisser ma santé, sans parler d’un semblant de vie de famille… Mille pensées de bon courage à toi, et allez, je me permets un gros bisou. Prends soin de toi…
    PS : dans 3 mois je peux remplacer si tu veux ;-)

  5. Juliette 23 janvier 2010 à 16:06 #

    oh moi qui était si contente de vour revoir ici ce matin !
    je n’ai pas la solution miracle mais dire « non » de temps de temps cela doit etre faisable … et comme l’a dit quelqu’un avant moi, une secretaire, ca change la vie !

    courage, vous y arriverez !

  6. Docteur V 23 janvier 2010 à 17:04 #

    Salut,
    Tu sais, le Dr Sachs (ou plutôt son père Winckler) s’est exilé au Canada.
    Il n’a pas longtemps supporté la pression du boulot « à la campagne » et à la française. Personnellement, j’ai été « sauvé » en faisant autre chose (formations, médecin coordonnateur). Mon absence de disponibilité libérale a amené un certain dégraissage de clientèle. Et puis, le fait de savoir que tu peux te barrer quand tu veux (vu la démographie actuelle) me permet souvent de relativiser mon « esclavage ».
    Bonne route !

  7. Rrr 23 janvier 2010 à 23:10 #

    Je voudrais dire des tas de trucs super chouettes qui remontent le moral, je voudrais te trouver la solution, je voudrais avoir une baguette magique.
    Je pense qu’il faut lâcher un peu, vraiment. Lâcher du trop plein, trouver une bulle, t’autoriser un peu d’oxygène.
    Tu ne peux pas être disponible pour tout le monde, matériellement, physiquement, moralement pas. C’est pas de la mauvaise volonté, c’est juste impossible. Parce qu’après, on ne bosse pas comme on l’a rêvé, on se met à bosser mal, on s’en veut de bosser mal et on bosse encore plus mal.
    Revois tes horaires, colle toi sur rendez-vous au moins la moitié de la journée, accepte de fermer ton cabinet pour un long vrai week-end, accepte de refuser certains patients quand là, non, vraiment, c’est trop tard.

    Le cercle va vite à s’inverser. Tu es plus disponible, tu bosses mieux, tu retrouves du plaisir, et du coup tu bosses aussi plus vite, ça te coûte moins cher en énergie, et pouf, tu peux en voir un de plus.

    Et puis le télé-secrétariat, oui, ça peut être vraiment bien.
    Ma soeur connait un peu de gens dans le milieu, elle pense que ces filles là sont super sérieuses :

    http://tlsservices.fr/
    melanie.penel@tlsservices.fr

    Des pensées.

  8. docteursachs 24 janvier 2010 à 19:53 #

    merci
    merci de réagir sur ce blog délaissé depuis 3 mois.
    merci d’essayer de trouver des solutions

    le télé secrétariat, je l’ai inauguré il y a un an déjà, ça m’a donné de l’air, c’est vrai.

    les consultations sur rendez vous, ça représente déjà la moitié de mes journées. Et 2 créneaux sont reservés à chaque fois pour les « urgences du jour », mais sont remplis à chaque fois.

    j’ai essayé d’imposer à certains patients vus à domicile de ne passer que tous les 2 mois, mais ce n’est pas simple quand ça fait 10 ans que le médecin précédent venait tous les mois pour renouveler le tanakan et le daflon.

    et j’ai décidé de ne plus prendre de nouveau patient sur le long terme.

    ce week end, je suis de garde. j’ai eu le temps de dormir 10h cette nuit et de faire une tarte tatin et une terrine de lapin.

    De quoi attaquer la semaine qui vient avec un peu plus de conviction.

  9. dameraoul 25 janvier 2010 à 20:03 #

    tu peux prendre une secrétaire. Je connais une certaine quinquagénaire qui attend ce moment avec impatience…

    Dernière publication sur Dame Raoul : Résurrection

  10. dameraoul 25 janvier 2010 à 20:04 #

    ouais sinon tu pourrais arrêter de faire ta terrine de lapin quand on n’est pas là s’te plait ???

    Dernière publication sur Dame Raoul : Résurrection

  11. Hérisson 26 janvier 2010 à 18:24 #

    Ca fait plaisir de te voir avec un petit coin de ciel bleu en forme de terrine de lapin (miam!) et de dodo bien mérité! Bon courage pour la suite!
    PS : C’est dingue le coup de la visite à domicile tous les mois… belle logique de tiroir-caisse…

  12. Juliette 26 janvier 2010 à 23:59 #

    Ah, c’est deja mieux !

    j’ai decouvert ce blog pendant que vous n’y veniez plus, j’espere vous y revoir tres vite.

    je vous laisse mon adresse pour une part de tarte tatin ?!comment ca non ? pfff, égoiste ^^

  13. Lou 27 janvier 2010 à 0:56 #

    J’espère que vous allez réussir à trouver du temps pour vous : je comprends que vous soyez épuisé, des journées pareilles, c’est fou je trouve !

  14. ptitdoc 27 janvier 2010 à 22:17 #

    au risque de gâcher l’ambiance (vu les commentaires précédents),force est de constater que je me retrouve dans tes propos…La seule différence étant que je suis remplacante,ce qui me permet de m’oxygéner + facilement…
    Je suis passionnée par ce métier mais les conditions d’exercice en rural st assez éprouvantes et moi je ne sais pas comment font tous ces confrères qui voient 50 patients par jour sans ciller..Moi je sais pas faire et j’ai comme toi cette impression d’être un caliméro ou une limace…Le travail à la chaine,mode « ttt symptomatique « pour tous non,non et non!!!
    Je pensais que le jour ou je m’instalerai je bosserai à ma façon mais quand je te lis,j’ai l’impression que je serai vite embarquée ds le même tourbillon…
    En tous cas MERCI pour ce blog et la qualité de tes textes.

  15. Dr Boree 28 janvier 2010 à 22:21 #

    Je découvre ce blog aujourd’hui. Salut frérot ! Moi aussi je suis un peu le fils du Dr Sachs : fuyant la ville, je suis venu m’installer en rural (mais vraiment l’hyper-rural : aucun spécialiste à moins de 40 minutes de route) il y a 4 ans.
    Pour l’instant je ne regrette pas (encore).
    Honnêtement, comme tu le dis, le Dr Sachs est un fantasme (encore que… question salle d’attente pleine et gardes de nuit, il nous a quand même un peu prévenus). Si on se désespère de ne pas l’atteindre, on est mort. Il est juste à garder comme (une des) source(s) d’inspiration.

    Personnellement, depuis mon installation, ma principale préoccupation a été de ne pas, un jour, me laisser déborder. Il n’y a pas 36 solutions : il faut s’organiser et savoir dire non.
    Je ne travaille que sur rendez-vous et si quelqu’un vient sans rendez-vous, s’il n’a pas la main en sang ou les lèvres bleues, il repart (en général avec un rendez-vous plus tard dans la journée). S’il vient avec une heure d’avance : pas de souci, il attend une plombe et passe à son heure.
    J’ai une secrétaire sur place tous les matins (c’est quand même plus sympa que les télésecrétariat : elle, elle me prépare le café).
    Je ne commence pas avant 9 heures, je suis fermé une après-midi par semaine et, comme les confrères du canton, je suis fermé le samedi matin.
    Et, surtout, surtout, je me suis fixé 5 villages sur lesquels j’accepte des nouveaux patients et, sauf exception et sauf urgence, je refuse les patients venant d’ailleurs.

    Ce n’est pas si difficile que ça à expliquer : en quatre ans, 2 des 7 médecins du canton ont mis la clé sous la porte avant l’âge de la retraite, pour cause de burn-out, et sans successeur.
    J’explique donc que le meilleur service que je puisse rendre à la population, c’est de ne pas faire comme eux, de rester, d’assurer des urgences et des gardes, de continuer à m’occuper de mes 700 patients et d’essayer de bien m’en occuper. Et que ça nécessite de me limiter et que je ne veux/peux pas porter toute la misère médicale sur mes épaules.

    J’arrive à tourner généralement entre 15 et 20 patients par jour. Je gagne beaucoup moins que les « confrères » qui en « voient » 60 mais je vis suffisamment bien.
    Bon, ça ne fait que 4 ans que je suis installé mais ça devrait pouvoir encore durer un peu comme ça !

  16. La rédaction de CareVox 2 février 2010 à 17:09 #

    Bonjour,

    Nous venons de parcourir votre blog, Le fils du Dr Sachs, que nous avons beaucoup apprécié. Nous aimerions ainsi vous inviter à vous joindre à nous, et plus exactement à devenir rédacteur sur CareVox, premier site participatif dédié aux actualités de santé.

    La particularité de CareVox est de permettre aux professionnels, mais également aux passionnés de tout bord par les thématiques de santé, de faire part de leurs préoccupations médicales dans leur domaine de prédilection, dans la limite de l’exactitude scientifique dont CareVox se veut le garant.

    A la lecture de vos écrits, nous sommes convaincus que de nombreux lecteurs de CareVox aimeraient vous connaître davantage, s’informer et tirer parti de votre expérience, de vos conseils et de vos réflexions sur les thématiques ayant trait au milieu médical. Nous sommes heureux de notre côté de pouvoir vous offrir la tribune de CareVox pour vous permettre d’intéresser un large public à vos développements.

    Les articles sont relus et corrigés par un comité de rédaction, et CareVox adhère au label HON Code, qui garantit l’exactitude de l’information médicale sur Internet. Sur CareVox vous côtoierez des médecins et des passionnés, comme vous, par la santé et le bien-être. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant ou nous faire part de vos questions et remarques éventuelles. Vous pouvez compter sur nous, et nous vous renseignerons avec plaisir.
    Dans l’attente de votre réaction, et bien cordialement,

    L’équipe de rédaction de CareVox

    http://www.carevox.fr
    redacteurs@carevox.fr

  17. Docteur V 2 février 2010 à 18:05 #

    Bonsoir,
    J’ai reçu deux ou trois fois le message de Carevox. Je suis allé voir.
    « CareVox adhère au label HON Code, qui garantit l’exactitude de l’information médicale sur Internet.  » Le HON Code ne garantit que la transparence (qui paye et y-a-t-il des médecins ?) et pas le contenu des sites. Vu le nombre d’âneries publiées sur le site, ça se voit tout de suite.
    Il semble y avoir beaucoup plus de passionnés par le bien-être que par la médecine et la plupart des articles ne reposent sur aucune base scientifique.
    A éviter !

  18. Lip 9 février 2010 à 18:02 #

    32 ans de pratique cette année en milieu semi-citadin belge. La belgique ne connaît pas encore les problèmes de pénurie médicale comme en france (mais ça commence à pointer le bout de son nez en zones rurales justement). Plusieurs fois menacé par la lassitude du métier. remèdes ? vélo, lecture, limitation des horaires (quand même de 8 h à 19 – 20 h tous les jours), enseignement de la médecine générale, accueil de stagiaires, télésecrétariat (patients pas toujours contents mais médecin content !), groupe Balint (je conseille d’ailleurs les « Journées d’ Annecy » à toutes et tous! et une bonne dose de philiosophie, quelques années de psychanalyse mais ça c’est plus sur le plan personnel (ça fait un bien pas possible!)

  19. Guillaume 9 février 2010 à 22:59 #

    Bonjour,
    Une réponse un peu en retard par rapport à la publication de ce billet, mais un wagon de force et de courage.
    On ne nous apprend pas, à la fac comme à l’hôpital, à se prévenir de la saturation ou de l’oubli de soi-même. La tentation de la toute puissance et de la disponibilité absolue est permanente. Tous les patients en sont heureux, mais, aussi profondes et humaines que soient les relations établies, aucun ne sera là à te tenir la main le jour où ça n’ira pas.
    Le plus dur est de réussir à caler une plage de temps où le cabinet est fermé (de mon côté c’est jeudi après-midi, les collègues du secteur absorbent les urgences comme je le fais à mon tour quand ils prennent ce temps-là. Et j’explique aux patients que c’est le prix à payer pour avoir un médecin à peu près en bonne santé disponible quasiment tout le temps du lundi au samedi), et surtout de s’y tenir.
    Diversifier et cultiver ses passions, continuer à aimer ce que l’on fait, décider de ce qui est important pour soi, fixer des limites, pour soi, pour les autres. Le temps, on ne l’a pas, mais on peut le prendre.
    encore bon courage, et au plaisir d’en discuter si le cœur t’en dit

  20. dameraoul 10 février 2010 à 0:22 #

    Ben dis donc, que d’encouragements…. si j’avais su j’aurais fait un blog quand je bossais chez flunch.

    Dernière publication sur Dame Raoul : Résurrection

  21. dameraoul 10 février 2010 à 0:24 #

    ouais pis sinon une secrétaire c’est pas fait pour servir le café ! on n’est plus à l’époque colonialiste !!!

    Dernière publication sur Dame Raoul : Résurrection

  22. Marion 7 mars 2010 à 23:48 #

    passage tardif sur ce billet,
    J’ai pitié
    Ne pas penser que les seuls médecins overbookés sont les médecins généralistes de campagne surtout. C’est le burn-out un peu partout, et on devrait s’intéresser de plus près à l’état de ceux qui sont la pour soigner les autres. Ceux, de moins en moins nombreux, mais de plus en plus sollicités, et de plus en plus stigmatisés par la maltraitance administrative et les exigences des patients, dressés à bouffer du médecin
    Bon courage, et comme le disent tes correspondants, il n’y a qu’en barrant des demi-journées sur l’agenda que l’on arrive à dégager un peu de temps pour soi. Reste la question: a t’on envie de se garder du temps, et … peut on le faire sans culpabiliser.

  23. Stephane 22 avril 2010 à 9:34 #

    je compatis grandement.

    tout ce que tu décris, je l’ai vécu au travers de mon père, médecin généraliste (en ville pourtant), qu’on ne voyait jamais, qui travaillait de 8h à 23.30 chaque jour samedi compris, jusqu’à ses 65 ans.

    moi même médecin généraliste (33ans) j’ai vite déchanté et je me suis retranché dans la consultation hospitalière ambulatoire dans des structures salariées.

    au moins, je rentre chez moi à une heure raisonnable et à 18.00 je peux récupérer les gosses à la crèche – enfin quand j’en aurai un … –

    courage, mais surtout n’oublie pas que si la situation devient intolérable, tu peux toujours chercher à intégrer une structure et revoir complétement tes modalités d’exercice.

    quand on est installés, on croit que « c foutu ». j’ai eu la même impression alors même que je commençais les remplacements. je réalisais que ce mode d’exercice ne me convenait pas du tout. la satisfaction d’exercer un magnifique métier au plus près des gens ne pesait pas lourd face aux contraintes administrtives, financières, d’horaires, et face à la « médecine-consommation » qui devient croissante.

    ce n’est que mon point de vue.

    mais n’oublie pas que les choses peuvent changer. si tu te crois au fond du gouffre, il y a toujours une issue : changer son mode d’exercice.

  24. Mja 9 juin 2012 à 23:46 #

    Bonjour Sachs,

    C’est un peu tard pour réagir, mais je voulais te dire comment font les médecins aux Pays-Bas pour ne pas terminer en « burn out ».

    Primo, ils travaillent presque tous sur RV uniquement, sauf une plage de 1/2 heure à 1 heure, en général le matin à partir de 08h00, pour les « petites urgences ».

    deuzio, presque toujours ils ont un secrétariat, et les secrétaires sont formés pour « filtrer » et fixer l’ordre des priorités. J’ignore si cela serait accepté en France, car cela demande de la confiance de la part du médecin comme du patient. Mais ici ça marche. Quand tu t’es fait envoyer bouler pour des problèmes pas si urgent (« désolé, par de RV avant après-demain), cela oblige à se discipliner..

    Bien sur, si c’est urgent-urgent, le secrétariat peut décider de tout de même te recevoir dans l’heure.

    De plus, les RV durent entre 5 et 10 minutes, pas plus. Plusieurs problèmes, plusieurs RV, ou un « double RV de 20 minutes ».
    Au début j’étais très sceptique (faut-il prendre 2 RV pour 2 symptomes qui en fait seraient reliés?). Mais en fait, ce n’est pas si bête et méchant. Cela oblige à aller à l’essentiel.

    Ensuite, les médecins ne pratiquent jamais (jamais) d’examens de routine tels que : prendre la tension, peser, mesurer, ganglions, etc.

    Pour finir, il existe des « urgences généralistes » séparées des urgences normales, pour les cas qui ne peuvent attendre le lemndemain ou la fin du week end. Si tu as une forte fièvre qui se déclare à 17:02 et que le généraliste est parti, c’est là que tu vas.

    J’ainerais bien connaitre ton point de vue sur ces pratiques.
    Cela parait assez militaire, mais cela évite sans doute aux médecins de se noyer dans la surcharge de travail et dans la sur-implication.

    • docteursachs 10 juin 2012 à 19:15 #

      Les systèmes différents ont toujours quelque chose à nous apprendre.
      Travailler uniquement sur rendez vous, c’est une piste, mais ça oblige à regarder sa montre pour ne pas trop trainer pour le suivant. Je continue à faire aussi des consultations libres, où je gère mon temps comme je veux.
      Le secrétariat, j’en ai un vrai désormais, dans la maison de santé, avec des filles qui font une partie de la paperasse, ça décharge bien.
      Dans le système français, les rdv de 5 minutes, ce n’est pas envisageable. Qu’un auxiliaire prenne la tension avant pour gagner du temps, soit, mais palper les ganglions et examiner le patient, qui d’autre peut s’en charger?
      Et comment faire une consultation de qualité et ne rien laisser passer en 10 minutes, je ne vois pas.
      Les systèmes d’accueil des « petites urgences » dans des services adaptés accolés aux services d’urgences se développent, mais ne sont disponibles que pour les citadins.

      Je crois qu’il n’y a pas de système idéal.

  25. La Vachère 11 mars 2013 à 20:32 #

    Je ne suis pas du tout dans votre branche, mais le « surmenage », je connais…

    Je me fais taper sur les doigts par mon administration parce que je transmets jamais mes factures, plannings et règlements à temps.

    Quand j’essaye de dire que j’en peux plus, qu’un détour de 3km pour poser une enveloppe, c’est une épreuve insurmontable avec les journées que je fais, on me regarde avec un air dubitatif, pour ne pas dire méprisant.
    On me répond « mais comment font les autres alors ? »

    Perso j’en sais rien. Je sais simplement que moi, je tiens de moins en moins le choc, quelques week-ends libres, les seuls congés de plus de cinq jours que j’ai pu prévoir je les ai passés à agoniser dans mon appartement, décompression, décompensation… ça va, deux fois dix jours en 3 ans et demi, c’est pas le bout du monde…

    Partir de chez soi à 6h30 pour y revenir à 21h30, travailler 10, 11h dans la journée, compter une heure de trajet au total…

    Faut assurer, faut tenir le coup. Et en plus on n’a pas le droit de se plaindre.

    Bon courage…. je compatis et vous comprends pas mal….


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